Chaque e-mail envoyé, chaque requête tapée sur Google, et chaque interaction avec une intelligence artificielle a un coût environnemental.
C’est ce qu’on appelle la pollution numérique. Les sources majeures sont les questions posées aux IA et les e-mails de remerciement ou de simple politesse.
Le coût énergétique caché de l’IA
Les intelligences artificielles, comme celles qui alimentent les assistants virtuels ou les chatbots, sont des machines de guerre du calcul. Entraîner ces modèles demande une puissance de calcul colossale, qui se traduit par une consommation énergétique immense. Une session de pré-entraînement de GPT-3 génère une quantité de carbone équivalente à la fabrication de plus de 3 000 ordinateurs portables¹.
Chaque question que vous posez à une IA, même la plus simple, déclenche un processus de calcul qui consomme de l’énergie. Les serveurs qui hébergent ces modèles doivent être alimentés en électricité et refroidis en permanence pour éviter la surchauffe. Même si la consommation par requête est minime, à l’échelle mondiale cela aboutit à un impact environnemental significatif. En posant une question à une IA, nous contribuons à cette chaîne de consommation d’énergie.
Les recherches non essentielles sur Internet
Chaque recherche que vous effectuez sur un moteur de recherche a un coût énergétique. Taper un mot, cliquer sur « rechercher » et afficher la page de résultats semble anodin, mais cela engage une série d’opérations sur des serveurs. Les serveurs des moteurs de recherche doivent scanner des bases de données massives pour trouver la meilleure réponse à votre requête.
Alors évitons les recherches non essentielles. Combien de fois avons-nous cherché des faits anecdotiques, des informations que nous connaissions déjà, ou des sujets sans réelle importance ? Chacune de ces recherches contribuent à la consommation d’énergie de serveurs.
Selon une étude, une recherche Internet consomme environ 0,2 gramme de carbone². En fin de compte, ces milliards de requêtes s’additionnent et contribuent de manière significative à la pollution numérique.
Les e-mails inutiles : un fardeau numérique
Les e-mails qui sont devenus une partie intégrante de notre communication quotidienne, représentent une source de pollution numérique souvent ignorée. Chaque e-mail que nous envoyons, même un simple « merci », doit être stocké sur des serveurs.
Le volume d’e-mails envoyés chaque jour est astronomique. On estime que des centaines de milliards de courriers électroniques sont échangés quotidiennement. Beaucoup sont constitués de messages inutiles comme les accusés de réception, les réponses « ok », ou de simples remerciements. Selon le Carbon Literacy Project³, un e-mail sans pièce jointe émet 4 g de CO₂, quand un e-mail avec une pièce jointe atteindra 50 g de CO₂. C’est l’accumulation de ces e-mails qui sature des serveurs. Chaque e-mail en trop est une goutte qui s’ajoute à l’océan de données, augmentant le niveau de consommation énergétique des serveurs.
Comment réduire notre empreinte numérique ?
Heureusement, il existe des gestes simples pour limiter notre impact environnemental :
- Réfléchir avant de poser une question à une IA : évitez de solliciter un assistant vocal ou un chatbot pour une recherche rapide. L’Agence de la transition écologique (ADEME) recommande d’éviter les IA génératives pour de simples recherches d’informations⁴.
- Limiter les e-mails : pensez à l’impact de chaque e-mail avant de l’envoyer. Au lieu de répondre par un simple « merci », regroupez vos remerciements. Outlook propose, dans sa nouvelle version, des émoticônes. Cette une nouvelle fonctionnalité nous aide à diminuer la quantité de mails envoyés.
- Prioriser les recherches essentielles : évitez de chercher des informations sans importance réelle et utilisez les favoris pour les sites que vous visitez souvent.
- Nettoyer sa boîte de réception : effacez régulièrement vos e-mails anciens et inutiles pour réduire l’espace de stockage nécessaire sur les serveurs et diminuer leur consommation d’énergie.
Commançons à changer nos habitudes, nous pouvons tous contribuer à un avenir numérique plus durable.
¹ Institut Supérieur de l’Environnement (ISE), cité dans « L’intelligence artificielle : une pollution cachée au cœur de l’innovation ».
² Ville de Genève, cité dans « Quel est l’impact énergétique d’une recherche internet ? ».
³ Carbon Literacy Project.
⁴ ADEME – Agence de la transition écologique et DRANE Versailles.